Lupinus Plantes vivaces

Le Lupin de Russell

Lupinus x russellii ' Le Gentilhomme '
Image par Goran Horvat de Pixabay

Le lupin de Russell ou Lupinus x russellianus ou encore Lupinus x russellii ( appellation horticole ) est le résultat d’une hybridation d’espèces du genre Lupinus, de la famille des Fabacées ( Fabaceae ).

Ces sélections proviennent de différents croisements obtenus par George Russell.

Qui est George Russell ?

Né le 13 octobre 1857 en Angleterre dans la ville de Stillington dans le Yorkshire, il mourut le 17 octobre 1951. Georges Russell était un jardinier anglais vivant à York.

Il est principalement connu pour son travail de sélection sur les lupins. Il commença à expérimenter des croisements de lupins, quand il avait approximativement cinquante ans.

C’est effectivement quand il avait 54 ans en 1911, qu’il vit Mrs Micklethwaite, un de ses employeurs, couper quelques fleurs de lupins pour les installer dans un vase. Il trouva ces fleurs, pour sûr, ravissantes.

Ce jour là, Russell détermina qu’il pouvait faire quelque chose de plus beau que le lupin standard ( à l’époque, les couleurs des fleurs de lupin cultivé étaient principalement le bleu, le blanc et le rose pâle ).

Avec quelques semences en provenance des 4 coins du monde, il se prit alors au jeu de la sélection des lupins pendant plus de 20 ans.

L’objectif de Russell

Image par Michelle Maria de Pixabay

Nous ne connaîtrons certainement jamais toutes les ficelles du travail de sélection de George Russell. Cependant, on sait que George Russell avait pour but d’obtenir différents critères dont en voici une petite liste :

  • Une plus grande longévité ( 4/5 ans );
  • Une durée de floraison plus importante;
  • Obtenir des diversités dans les couleurs des inflorescences;
  • Des épis bien plus symétriques et plus larges;
  • Un port beaucoup plus harmonieux;
  • Et aussi une vigueur à toute épreuve !

La méthode de Russell

George Russell fixa ses propres standards de sélection, qu’il détermina avec beaucoup de minutie. Il partait du principe qu’il n’y a rien de mieux que la nature pour s’occuper de la fécondation des semences.

C’est pourquoi Russell laissa les bourdons et autres abeilles solitaires faire leur travail de pollinisation. Il ne lui restait plus qu’à récolter les graines de ses lupins, de les semer, et par la suite, de choisir les plantes les plus vigoureuses.

Mais cela ne se résumait pas à simplement semer des graines. Le plus gros du travail c’était de de trier parmi des centaines, voir des milliers de jeunes plantes. Il fallait aussi attendre qu’il fleurissent, Afin d’observer les caractéristiques correspondant parfaitement à ses standards.

Ensuite, il était nécessaire pour le lupin le plus beau, avec les inflorescences les plus uniformes, de vivre au moins 4 à 5 années consécutives.

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C’est donc un énorme travail que Georges Russell entreprit avec beaucoup de rigueur. C’était également un homme discret qui ne divulguait pas facilement ses secrets.

Ainsi on sait juste qu’il obtint ses premiers cultivars après un travail assidu de sélection et d’hybridation entre différentes espèces.

Ces espèces pouvait s’avérer d’ailleurs être arbustives, vivaces et parfois même annuelles. On en connait tout de même 2 ou 3 tels que Lupinus arboreus, Lupinus sulphureus et Lupinus polyphyllus.

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Le début d’une histoire

Au départ, George Russell ne voulait ni vendre des graines, ni se séparer d’un ou deux spécimen. On raconte que chaque année, lors de la floraison de ses lupins, des passants et des voisins venaient regarder le splendide spectacle par dessus la clôture de son jardin.

C’est finalement en 1936 que James Baker ( des pépinières Baker à Wolverhampton ), va tenter de convaincre Russell, âgé alors d’approximativement 70 ans.

George Russell fini par accepter un accord avec James Baker alias Jimmy Baker. Cet accord consistait en la plantation de graines de lupins obtenues chez Russell pour une multiplication, toujours par semences. Ainsi que d’une sélection rigoureusement supervisée par lui-même.

Il y a d’ailleurs une petite anecdote à ce sujet qui met en évidence la rigueur avec laquelle George Russell sélectionnait ses lupins.

On raconte que Jimmy Baker, fut totalement étonné et abasourdi quand il appela l’obtenteur des lupins de Russell pour faire un tri parmi pas moins de 5000 jeunes semis. Celui-ci insista pour en éliminer 4800 !

Pour finir, c’est en 1937 que les premières graines des fameux hybrides furent commercialisées. La pépinière en question vendit alors le sachet de 12 graines pour 1 shilling *.

Une médaille en 1937

Mais ce n’est pas tout ! C’est en 1937 que Georges Russell fut récompensé par la RHS ( Royal Horticultural Society alias la société d’horticulture royale). Il reçut comme prix la Veitch Memorial Medal.

Une médaille seulement décernée aux personnes, de n’importe quelle nationalité, qui ont apporté une contribution exceptionnelle dans la science et la pratique de l’horticulture en général. Autrement dit, le plus grand des prix, internationaux, pouvant être décerné par la RHS à tout horticulteur ou passionné du jardin.

De nos jours:

Pendant les 23 années qu’il a consacrées aux lupins, on raconte qu’il aurait sélectionné bien plus que les variétés les plus connues de Lupinus x russellii. Après plusieurs recherches effectuées sur le web, j’ai trouvé un chiffre, un seul, 152 ! Certes c’était peut-être 151, 154 ou même 160. Mais dans tous les cas c’est le nombre de variétés que Mr Russell aurait obtenu.

Cependant même si Georges Russell a vécu nonagénaire, bon nombre de variétés auraient été perdues après sa mort.

En effet, les résultats des semis qui ont suivis, furent, à cause d’une certaines négligence et de certaines maladies, retournés vers leurs couleurs d’origines.

Fort heureusement, il reste toujours une magnifique trace de son travail et en voici les variétés les plus célèbres, toujours appréciées des amateurs et des passionnés du jardin :

  • Lupin ‘La Demoiselle’ (Anglais: Noble Maiden, Allemand: Fraülein ): blanc
  • Lupin ‘Le Gentilhomme’ (Anglais: Governor, Allemand: Kastellan, ) : bleu et blanc
  • Lupin ‘Les Pages’ ( Anglais: The Pages, Allemand: Edelknaben ): rouge
  • Lupin ‘Mon Château’ (Anglais: My Castle, Allemand: Mein Schloss ): rouge
  • Lupin ‘La Châtelaine’ (Anglais: The Chatelaine, Allemand: Schlossfrau ): rose et blanc
Image par Manfred Richter de Pixabay
Image par Susanne Jutzeler, suju-foto de Pixabay

A savoir :

Bien évidemment, en dehors des lupins de Russell, il en existe bien d’autres. Bon nombre de variétés et d’espèces pluriannuelles et annuelles se côtoient dans nos jardins.

Il existe notamment une série de lupins au nom assez répandu tant sur le web que dans nos massifs ou nos potées.

Image par PowerLee de Pixabay

Lupin Gallery

C’est une série où les cultivars varient légèrement en fonction de la provenance des graines. Cependant ceux-ci gardent le même « standard » de base qui possède une taille plus réduite, un port beaucoup plus compact et des inflorescences plus courtes. On les rencontre d’ailleurs très fréquemment dans les commerces. Notamment parce qu’ils sont plus faciles à transporter et à maintenir en potée.

Cette série comporte d’ailleurs de nombreux coloris, comme le bleu, le rose, le rouge ainsi que le blanc et le jaune.

On peut aussi distinguer pas mal d’espèces du genre Lupinus, dont en voici une petite liste :

Lupinus arboreus

Un lupin arborescent pouvant atteindre les 2 mètres. Ses fleurs, de blanc cassé à jaune soufre s’ouvrent du mois d’avril jusqu’au mois de juin. Cette espèce est originaire de Californie et est relativement peu rustique.

Lupinus polyphyllus

Un lupin aux tons de bleu. Cette espèce est très commune à l’ouest de l’Amérique du Nord, du sud de l’Alaska jusqu’au sud de l’Utah. Ce lupin pluriannuelle, peut atteindre une taille d’un mètre au maximum et supporte des températures très froides l’hiver (-40°C).

Lupinus sulphureus

Une espèce toujours originaire de l’ouest de l’Amérique du Nord, comprenant de nombreuses sous-espèces aux inflorescences de couleurs et de dimensions variables. Supporte aussi de basses températures hivernales.

Lupinus perennis

Une espèce à la floraison de longue durée et plus précoce. Celle-ci peut atteindra jusqu’à 1.20 mètres de haut.

Lupinus nootkatensis

L’espèce la plus fréquente en Alaska. Peut aussi atteindre 1.20 mètres de haut. Son feuillage pubescent dévoile de larges épis bleutés au printemps.

* A l’époque 1 shilling valait 12 pences et une livre sterling valait 20 shillings.

Sources :

  • Wikipedia.org
  • Godsowncounty.co.uk
  • rhs.org.uk
  • gardeningdatafiles.com
  • pixabay.com
  • yorkcivictrust.co.uk
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