Dès la sortie de l’hiver on ne peut manquer sa floraison lumineuse, superbe de clarté, apportant d’un coup le soleil qui a tant manqué après les longs mois sombres. On sait qu’être séduit lors de ballades champêtres.

C’est une plante indigène que l’on rencontre çà et là dans les talus, le bord des chemins de campagne, les sites rudéralisés ou à l’abandon; c’est une plante qui aime la liberté et sait se contenter de peu. Elle apprécie les sols argileux, marneux, assez humides,au PH à tendance basique, pauvres en humus. De nombreux proverbes anciens disent qu’une terre à tussilages ne vaut rien tel celui-ci.
Terre à taconet, laisse-la où elle est; terre à renoncule rampante, achète-la si tu peux.
Par endroits elle peut former des colonies, surtout là où la flore a été fortement endommagée. C’est par nature une plante pionnière et héliophile.
Les anciens la nommaient Filius ante patrem, le « fils avant le père », pour désigner sa floraison printanière qui apparaît tôt bien avant le feuillage, et qui fait que souvent on considère fleurs et feuilles comme étant deux plantes différentes. Le nom de » Tussilage « , » Tussilago » en latin, est issu de la combinaison de mots tussis (toux) et agere (chasser), ce qui est une allusion à ses vertus médicinales; de nombreux noms communs font encore référence à ces propriétés tels que » chasse toux « , » herbe à la toux « .
On l’ appelle encore ‘ pas-d’âne ‘en allusion à la forme de ses feuilles qui évoquerait celle de sabots; on retrouve ainsi » pied de cheval » , « pas de baudet », et j’en passe…
Son aire de répartition s’étend sur toute l’ Eurasie septentrionale. L’espèce s’est naturalisée en Amérique du Nord, apportée par les premiers colons, où elle peut se montrer invasive.
Au jardin, on l’utilisera essentiellement dans des zones où elle pourra éviter la croissance d’adventices, bord de haies, talus difficile d’accès, bord d’eau, … On prendra soin de couper les fleurs fanées si l’on veut éviter la dispersion des graines par le vent.
Pour les butineurs, c’est une plante précieuse car elle représente souvent une des première source de nourriture; ainsi les abeilles solitaires (osmies, par ex.) et même les sociales en sont friandes.
Pour ses propriétés médicinales on utilisait le plus souvent les fleurs; c’était l’un des plus anciens et efficaces remèdes pectoraux. C’est d’ailleurs le cas en Chine où la plante est encore fortement utilisée.
Les fleurs sont excellentes et très souvent appréciée en salade, où elles apportent en plus la couleur. Leur tige est juteuse, légèrement sucrée et aromatique; il en va de même pour les jeunes feuilles. Les feuilles âgées seront plus souvent cuites, car la tendresse n’y est plus et la texture évoque plutôt le caoutchouc.
Les cendres issues des feuilles séchées a été utilisé comme substitut de sel, et comme condiment. L’intérêt de cette préparation est que le résultat est beaucoup plus riche en chlorure de potassium qu’en chlorure de sodium, et donc très utile si l’on veut ou doit diminuer sa consommation de sel.
On fait d’abord très bien sécher les feuilles, puis on les brûle par petites quantités dans un contenant métallique. On récupère ainsi facilement les cendres que l’on tamise afin de les conserver.
Les feuilles adultes étaient aussi utilisées comme teinture, colorant la laine en jaune-verdâtre avec de l’alun et en vert avec addition de sulfate de fer.
On utilisait aussi le tussilage comme succédané passable du tabac, mais c’est une autre histoire…