Soins

Oïdium

Photo Inra

Le printemps n’a pas encore débuté qu’on nous pousse à déjà penser aux ‘moins beaux’ aspects du jardin.

Il suffit de dire phlox, rosier, ou autres pour que certains, s’érigeant en victimes effrayées, s’écrient OIDIUM d’un cri intense et si sincère … c’en est parfois presque émouvant (oui, là, j’exagère un peu, mais bon ça ajoute du piment au récit…).

Bref, ‘Oïdium’, ce n’est pas un beau mot, ça fait nom de médicament ou de maladie … et justement.

Tous, nous savons identifier les symptômes. Ainsi, l’attaque commence par l’apparition d’un feutrage blanc à blanc-grisâtre, d’aspect poudreux à farineux à la surface des feuilles, des tiges et parfois des fleurs. On notera parfois aussi, une déformation des jeunes feuilles, et un arrêt de la floraison.

Mais qu’est ce que c’est ?

en langage de jardinier énervé : « une saleté ! ».

– en langage plus savant :  » c’est le nom vernaculaire donné à la forme asexuée de certains champignons parasites de la famille des érysiphacées. L’oïdium ou maladie du blanc, est causé par différentes espèces de champignons épiphyties qui parasitent de manière plus ou moins spécifique, diverses espèces de plantes cultivées. »

– en pratique: c’est un nom commun donné à plusieurs espèces différentes de champignons parasites, souvent spécifiques à une espèces ou à certaines variétés. L’attaque apparaît le plus souvent après une période ‘stress hydrique’ ou quand les différences de température jour/nuit sont plus importantes. Le champignons profitera aussi d’une humidité de l’air à 70-80 %. Selon les végétaux les dégâts seront plus ou moins importants. Souvent, pour les vivaces en culture ornementale, cela n’aura que peu de conséquence, mais la croissance et la floraison pourront être diminuée.

Comment lutter ?

Tout d’abord, avant de penser traitement, médicament, il faut agir avec un peu de bon sens.

– Il faut penser à placer les plantes sensibles à des endroits moins confinés, plus aérés.

– Il faut brûler (quand c’est possible) les déchets de jardin atteint et ne pas les mettre au compost.

– Quand seulement une faible partie de la plante est atteinte, ne pas hésiter à tailler. Et bien sûr, à bien nettoyer ensuite son sécateur (alcool).

– Ne pas arroser à le feuillage en plein soleil.

– Pailler ses massifs, ce qui permet de garder en été le sol frais et l’humidité; et par conséquence diminue l’impact des périodes de sécheresse ou de canicule.

– Pour les arbustes (rosiers, …) effectuer les tailles nécessaires en fin d’hiver; et toujours supprimer le bois mort.

– Sélectionner des variétés naturellement résistantes, voire insensibles, représente l’arme la plus efficace. En plus, certaines espèces y sont totalement insensibles.

Ensuite, quels traitements ?

Le mieux est d’éviter le recours aux pesticides du commerce, pour éviter tant les conséquences sur sa propre santé que l’impact environnemental. De plus, l’usage excessif de certains traitement favorise l’apparition de résistances. Il y a des solutions tant curatives que préventives.

En préventif.

Le purin ou la décoction de prêle, la décoction d’ail, le lait et l’utilisation de purin de consoude ( symphytum ) sont d’excellent moyens de prévention. Les pulvérisations de lait écrémé en dilution à 10% à débuter dès le milieu de l’été et à répéter régulièrement jusqu’à l’automne sur les plantes sensibles dans votre jardin, représentent une alternative très efficace aux fongicides chimiques. N’hésitez-pas à lire cet article  pour vous en convaincre: »A Dairy Solution to Mildew Woes ».

En curatif.

Le traitement à l’eau de javel:

Dosage 25 ml pour deux litres d’eau. Pulvérisation foliaire, jamais en plein soleil. Même en cas d’infection forte, le résultat est souvent concluant. Le coût est très faible, l’impact environnemental très faible, mais il ne faut pas abuser car cela détruit la micro faune du sol.

Le traitement au lait:

Pulvérisation régulière de lait écrémé (pour éviter la décomposition des graisses du lait et éviter odeurs et développement d’autres champignons) dilué à 10%  (soit 1 litre de lait pour 9 litres d’eau), à effectuer par beau temps ensoleillé. Cette pulvérisation a en plus le mérite de renforcer les défenses naturelles de la plante.L’action du lait sur l’oïdium s’expliquerait par ses propriétés anti-fongiques naturelles et par sa dégradation sous l’effet de la lumière.

Les décoctions ou fermentations:

– La décoction de racines d’ortie ou d’oseille a un effet spectaculaire : faire tremper dans un litre d’eau, 100-150 g de racines pendant 24h. Laissez frémir 30 minutes et utiliser pur.

-L’extrait fermenté de 150 g de racine d’oseille hachée dans 10 l d’eau ou 1 kg de feuilles de sureau noir hachées dans 10 l d’eau. Employer pur, par arrosage au sol dans le cas d’arbres ou d’arbustes.

Bien entendu ces traitements seront plus efficaces s’ils sont appliqués tôt, dès l’apparition des symptômes. Comme toujours, ‘avoir les mains vertes’, c’est savoir observer.


 


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