Aromatiques Plantes vivaces Rosmarinus Rosmarinus Salvia Salvia

Le Romarin

Image par Samuele Schirò de Pixabay

Le romarin officinal, Rosmarinus officinalis, est un arbrisseau aromatique du genre Rosmarinus et de la famille des Lamiacées ( Lamiaceae ). Les anglophones l’appellent Rosemary, et nous francophones, lui avons attribué une flopée de noms communs.

On citera par exemple encensier, rose des mers, rose des marins, herbe aux couronnes, arbre de Marie, ou encore, herbe aux troubadours, et j’en passe…

Cette plante aromatique possède aussi d’autres noms communs dans de nombreuses langues.

Le nom scientifique Rosmarinus possède plusieurs origines possibles. Il proviendrait soit du latin ros marinus ( signifiant rosée des marées ) ou bien encore du grec rhops myrinos ( signifiant buisson aromatique ).

Certaines sources précisent qu’il pourrait provenir du latin rhus marinus ( signifiant sumac de mer ).

Un nouveau nom scientifique

Depuis 2017 le nom scientifique du romarin a officiellement changé. Il est passé de Rosmarinus officinalis à Salvia rosmarinus. Un changement qui avait déjà fait polémique il y a un siècle et demi.

En effet, c’est Carl von Linné ( un naturaliste suédois très connu qui a posé les bases de ce qu’on appelle aujourd’hui, la nomenclature binominale ) qui donna le nom Rosmarinus officinalis au romarin que nous connaissons tous. Il décrivait le romarin dans un des deux tomes de son ouvrage intitulé Species Plantarium qu’il publia le 1er mai 1753.

Cependant en 1852, Mathias Jakob Schleiden ( un botaniste réputé, notamment connu pour avoir contribué à la théorie cellulaire ), remit en question la classification du romarin. Il penchait plutôt pour renommer le Rosmarinus officinalis, Salvia rosmarinus.

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Mais à l’époque, Schleiden n’a pas su convaincre et le nom Salvia rosmarinus a été mis de côté, comme un simple synonyme, pendant 150 ans. Et de nouveau… Pourquoi?

Simplement parce qu’en 1852 on avait pas les outils que l’on a maintenant. L’analyse ADN était inexistante et on classifiait uniquement les plantes en se basant sur les ressemblances morphologiques de leurs fleurs. Il faut dire qu’à cette époque, tout était classé de manière très objective.

Et c’est finalement en 2015, lors d’une analyse détaillée de l’ADN de nombreux genres de la famille des Lamiacées, que des scientifiques se sont rendu compte que le Rosmarinus officinalis avait sa place parmi les plantes du genre Salvia.

Bien sûr il faudra encore du temps ( pour s’y faire et pour s’y plaire… ) avant que l’on ne retrouve, cette nouvelle appellation dans les ouvrages contemporains.

Aire de répartition du romarin officinal

On retrouve l’herbe aux troubadours principalement dans le pourtour méditerranéen, le long du littoral. On le trouve souvent sur les terrains semi-arides et ensoleillés, en garrigue ou dans le maquis. Là-bas, il croît entre 0 et 650 mètres d’altitude et parfois jusqu’à 1500 mètres en terrain dégagé et toujours ensoleillé.

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Description

Le romarin classique est un arbrisseau pouvant dépasser les 1,5 mètres de hauteur en pleine terre, dans de bonnes conditions de culture. Certaines variétés peuvent néanmoins être rampantes, naines ou plus compactes.

On le reconnait directement à son feuillage persistant l’hiver, fin et allongé, de couleur vert olive et au pétiole inexistant. C’est son célèbre parfum qui fait toute sa réputation et son charme.

C’est entre la fin de l’hiver et le début du printemps que débourrent de jolies fleurs allant du blanc au bleu violacé. Cette floraison, disposée en grappes semblables à des épis, durera un certain temps. Certaines variétés refleurissent néanmoins en début d’automne.

Une fois la floraison terminée, des petits tétrakènes, semblables a de minuscules vases, se développent là où se trouvaient les fleurs auparavant. Ils contiennent les graines du romarin.

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La maintenance et la culture du Romarin

L’herbe aux couronnes se plante dans un endroit ensoleillé, assez pauvre et bien drainé. Vivant à proximité du littoral dans la nature, il profite d’averses légères qui ne durent jamais très longtemps.

Si le sol est sec en hiver, il supportera du gel inférieur à -15 °C voire -20 °C. Par contre si le sol est humide en hiver, il ne supportera que la moitié de ces températures négatives, soit -8°C voire -10°C.

Dans le cas contraire, le mieux est de maintenir votre romarin en pot et de le protéger des gelées hivernales. Tout en lui laissant profiter d’une très bonne luminosité.

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A savoir : Dû à son feuillage persistant l’hiver, la plante peut voir son feuillage complètement desséché. Si bien sûr, celui-ci est exposé en plein vent froid hivernal alors que son sol de plantation est totalement gelé. Ceci peut se produire lorsque la plante n’est plus capable d’absorber l’eau correctement en plein hiver. C’est le cas pour presque toutes les plantes au feuillage persistant l’hiver.

La taille du romarin n’est pas quelque chose d’obligatoire. Néanmoins pour beaucoup, le but est quand même d’en récolter des tiges de temps en temps ou même fréquemment.

Ainsi il supportera vraiment très bien la taille en toute circonstance, tant qu’on lui laisse un peu de feuillage pour pouvoir continuer à photosynthétiser.

Cependant on évitera de le tailler sérieusement avant le début de l’hiver.

Quand récolter le romarin?

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Il n’y a pas vraiment de date précise concernant la récolte de cette plante aromatique. Cependant en fonction de la période de récolte vous obtiendrez peut-être des saveurs différentes.

On peut préciser d’ailleurs que les feuilles de romarin cueillies juste après la floraison, posséderont un arôme beaucoup plus prononcé. Idem pour les jeunes feuilles par rapport aux plus vieilles.

J’insiste aussi sur le fait que la floraison n’a aucune incidence sur la comestibilité de la plante. Au contraire, même ses inflorescences sont comestibles et peuvent donc être récoltées comme le reste.

Les différents usages du romarin

Depuis l’antiquité, le romarin est cultivé et utilisé en tant qu’aromatique et plante médicinale. Mais de nos jours, qu’en faisons-nous?

En cuisine

Les branches feuillues du romarin peuvent se conserver séchées pendant une longue période mais sont plus souvent utilisées fraîches, ayant ainsi un arôme plus puissant.

En condiments, on les utilisent dans la confection de pains, de pizzas, de tartes et de tourtes.

On emploie le plus souvent ces branches comme aromates en infusion dans des sauces, des soupes, des ragoûts ou autre.

On peut également en parfumer les grillades en mélangeant les feuilles de romarin dans les marinades par exemple.

On peut aussi simplement se servir des branches pour embrocher des dés de légumes avant leur cuisson.

Ou bien facilement fumer sa viande ou son poisson en déposant quelques rameaux sur le feu de cuisson ou dans un fumoir.

Les branches de romarin peuvent aussi être trempées dans différents cocktails et accompagner parfaitement huiles et vinaigres. Il est aussi utilisé en tisane.

Les fleurs ont quant à elle, un arôme plus doux et se consomment crues. On les utilise principalement pour saupoudrer les salades et les desserts.

Dans l’industrie on utilise les huiles essentielles de romarin pour confectionner des bonbons, des confiseries et des boissons.

L’herbe aux troubadours étant très mellifère, on peut en faire facilement du miel, avec l’aide nécessaire des abeilles bien sûr.

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En parfumerie

Le romarin fut déjà utilisé en parfumerie au 14ème siècle.

En effet, la légende dit que c’est Elisabeth de Pologne qui fit faire macérer des sommités fleuries de romarin dans de l’esprit de vin. On raconte qu’elle l’utilisait comme parfum de manière intensive. Ce parfum s’appelait l’Eau de Hongrie.

On utilisait aussi l’Eau de Hongrie à l’époque de la Renaissance, dans de nombreuses cours royales.

De nos jours, ce parfum est toujours utilisé et est fabriqué par la maison Fragonard située à Grasse en Côte d’Azur.

Actuellement on emploie aussi le romarin dans différents parfums masculins, parfums d’ambiance et eaux de toilettes.

Bienfaits médicinaux

Certains sites disent que l’huile essentielle de romarin est sensée stimuler la croissance des cheveux et les facultés cognitives.

On dit aussi que ces huiles essentielles mélangées à d’autres soulageraient le stress et l’arthrite.

L’infusion de branches de romarin favorise quand à elle la digestion, régule les lipides et améliore la circulation sanguine. De plus elle est antimycosique et antibactérienne. Par voie externe, elle fournit un effet antiseptique léger ( pour les petites blessures ), soulage la toux, diminue l’hypertension et diminue les effets de la goutte.

Elle est aussi sensée soigner l’asthénie ( symptôme de faiblesse physique comme intellectuelle ). On suppose qu’elle est antidépressive, antispasmodique et anticoagulante.

Il est important de savoir qu’à forte dose, l’huile essentielle de romarin peut provoquer des convulsions et des crises épileptiques et est déconseillées, en dehors de la cuisine, aux femmes enceintes.

Un bon répulsif

On raconte que le romarin est aussi un bon répulsif contre la mouche du chou ( Delia radicum ) et la mouche de la carotte ( Psila rosea ) qui sont toutes deux perturbées par son odeur.

J’ai aussi trouvé plusieurs articles qui précisent que le romarin serait un bon répulsif contre les limaces et les escargots.

Pour l’utiliser comme tel, il suffira d’en planter de manière alternée avec les plantes concernées par les nuisibles en question.

C’est donc un atout supplémentaire que l’on peut rajouter à liste, déjà bien remplie, des bienfaits et des avantages du romarin.

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Une production à échelle mondiale

En 2005, la production mondiale d’huiles essentielles de romarin atteignait des proportions hallucinantes. Cette production mondiale se concentre principalement dans les pays du pourtour méditerranéen ( Italie, France, Espagne, Portugal, Tunisie, Maroc, etc… ). Là où les conditions de culture lui sont naturellement favorables.

C’est aussi dans les années 80 que la CIMAP (Central Institute of Medicinal and Aromatic Plants) en Inde, à lancé la production à échelle mondiale de ces mêmes huiles essentielles. Plus précisément dans les Nilgiri ( une chaîne de montagnes dans les Ghats occidentaux appelées aussi Les Montagnes Bleues ) et autour de Bangalore.

A savoir : Comme dans toutes les cultures intensives à échelle mondiale, on ne connait pas tous les pesticides et autres produits utilisés. C’est pourquoi il est toujours bien de connaître la provenance de vos branches de romarin et même de les faire pousser vous-même.

Une histoire de romarin

La Rose des mers fait partie des plantes condimentaires dont la culture dans les domaines royaux, fut fortement recommandée par Charlemagne lui-même dans le capitulaire De Villis. 

D’après une légende, le romarin était originellement à fleurs blanches. Avant de donner naissance à Jésus, Marie, aurait déposé sa cape bleue sur un romarin planté devant l’étable.

On raconte que la cape aurait déteint sur les fleurs du romarin et c’est ainsi, que depuis, il fleurit bleu.

Ceci explique aussi son nom commun anglais, à savoir Rosemary ou Rose de Marie en français.

Le romarin est aussi associé, depuis la nuit des temps, au renforcement de l’énergie et de la concentration.

Les Égyptiens plaçaient des rameaux de romarin dans la tombe de leurs pharaons pour fortifier leurs âmes.

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Les étudiants de la Grèce antique en faisaient des couronnes qui étaient censées stimuler leurs mémoire pendant les examens.

En Rome antique, le romarin était présent lors de toute cérémonie.

Les nuisibles et les maladies

Bien que le romarin soit une plante solide, il peut développer quelques maladies, champignons ou parasites. Surtout lors de mauvaises conditions de culture et lors d’un environnement peu dégagé, pas assez ensoleillé ou trop humide.

On observera par exemple un ramollissement des pousses ou bien de la moisissure grise ( Botrytis cinerea ) à la base des tiges et des feuilles.

On notera aussi la présence de chrysomèles du romarin ( Chrysolina americana ) sur certaines plantes. Un insecte qui se nourrit de certaines Lamiacées comme le romarin ou la lavande. Ce coléoptère est long de 5 à 8 mm et ses élytres affichent des bandes vert métallisé et rouge/bronze métallisé.

Et malgré son nom latin, celui-ci ne provient pas d’Amérique mais d’Afrique du Nord. Son aire de répartition s’étale de l’Afrique du Nord ( principalement pourtour méditerranéen ) à l’Angleterre.

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Une myriade de variété !

Cultivé depuis plus d’un millénaire, il est logique que l’homme ai sélectionné depuis bien longtemps de nombreux cultivars de la rose de Marie. En voici une petite liste triée par  » types  » de romarins:

Les romarins rampants

La variété ‘ Prostratus ‘

C’est la variété la plus couramment vendue en terme de romarins rampants. De grande taille, ce cultivar peut atteindre, dans des conditions favorables, une largeur allant jusqu’à 1 mètre carré voire plus. Sa floraison est de couleur bleu pâle. Croissance lente.

La variété ‘ Huntington Carpet ‘

Cette variété est plus raisonnable en terme de dimensions. ses branches dépasseront rarement les 70 à 90 centimètres de long. Sa floraison est aussi de couleur bleu pâle. Etant certainement une des variétés les plus rase-motte, celle-ci conviendra parfaitement pour couvrir un talus ou pour retomber le long d’un mur, par exemple. Croissance lente.

La variété ‘ Irene ‘

Cette variété quant à elle se distingue des autres pour sa croissance plus rapide, 60 à 90 centimètres d’envergure par an et pour sa résistance au froid plus élevée. Ses fleurs sont d’un beau bleu violacé.

Les romarins compacts

La variété ‘ Benenden Blue ‘

Cette variété au port compact dépasse rarement les 60 centimètres de haut. Tolère des situations extrêmement sèches. Floraison d’un beau bleu mauve.

La variété ‘ Ken Taylor ‘

Cette variété est encore plus petite que ‘ Benenden Blue ‘ et possède une floraison bleu foncé. Plante idéale pour la maintenance en potée ou pour un petit jardin.

La variété ‘ Boule ‘

Une variété au port formant naturellement une boule presque régulière. Ce romarin peut mesurer jusqu’à 80 centimètres de haut.

Les romarins de grande taille

La variété ‘ Tuscan Blue ‘

Un cultivar impressionnant aux dimensions pouvant atteindre les 2,15 mètres de haut dans de bonnes conditions de culture. Parfum très prononcé. Feuillage vert olive foncé. Floraison bleu ciel.

La variété ‘ Blue Spires ‘

Une variété aussi haute que large, pouvant atteindre des dimensions proche des 2 mètres. Parfum bien prononcé. Floraison bleu clair. Port bien dressé.

Les romarins cultivés pour l’ornement

La variété ‘ Majorca Pink ‘

Cette variété au port bien dressé est principalement cultivée pour la couleur rose de ses fleurs.

La variété ‘ Albus ‘

Ce cultivar de romarin classique possède des fleurs d’un beau blanc pur. Arbrisseaux plus rustique que le romarin classique.

La variété ‘ Aureus ‘

Cette variété est assez originale pour son feuillage tacheté de jaune. Sa floraison est bleutée et son arôme, légèrement plus soutenu.

Sources :

  • Wikipedia.org
  • rhs.org.uk
  • flushinghospital.org
  • pixabay.com
  • burpee.com
  • homeguides.sfgate.com
  • missouribotanicalgarden.org
  • passeportsante.net
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